Invité d’honneur de notre soirée Inspirations Business 2025 à Courbevoie, Jonathan Anguelov a partagé sa success story avec une audience d’entrepreneurs impatients de le rencontrer. Le fondateur d’Aircall et d’Aguesseau Capital en a inspiré plus d’un.e avec un message-clé : rien à perdre !
Vous le retrouverez début 2026 dans le jury de l’émission de M6 « Qui veut être mon associé ? ».
Il y a toujours une étoile
Enfant d’une mère bulgare et issu d’une famille pauvre, Jonathan Anguelov a été pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance et placé en famille d'accueil entre 12 et 21 ans.
Dès le début il a compris qu'il n'avait rien à perdre dans la vie : « Même si on a une vie difficile, il faut toujours garder le sourire, il y a toujours une étoile, un espoir. Tout est possible. »
De sa jeunesse, Jonathan garde une fracture qu’il n'oubliera pas. Dès cette période, il a su qu’il n’avait pas le choix que de faire face et s’est vite mis dans l’état d’esprit qu’il ne fallait pas regarder son passé pour prévenir son futur.
Élève très moyen à l’école, Jonathan Anguelov rêvait grand : « Je voulais être entrepreneur ». Malgré des bâtons dans les roues -il est orienté vers un bac STT sans que ce soit vraiment son choix- il parvient à intégrer l’ESCP. Là, déjà, il se démarque : « J’étais le seul à dire que je voulais entreprendre. On ne croyait pas aux entrepreneurs en 2012. Tout le monde en a ri et j’ai même entendu un professeur dire ‘On a notre premier chômeur cette année !’ ». Il n’en fallait pas moins pour booster son envie de prouver que c’est possible. « Pour moi, cette déchirure fut transformée en leçon. » Il se promet « d’aller plus loin que ce qu’ils attendent. »
Forcer le destin
En parallèle de ses études, Jonathan commence à gagner ses premiers revenus à 14 ans et à travailler à 16 ans comme livreur de pizzas et de journaux, comme caissier : « Il fallait que je puisse m’émanciper de ce pathos pour pouvoir me nourrir ».
Très prévoyant, il ne dépense rien de ses salaires et, à 19 ans, ses économies atteignent 20.000 euros. Grâce à un prêt étudiant, il achète une chambre de service à 35.000 euros qu’il retape par ses propres moyens. Les loyers lui permettront de contracter d’autres crédits bancaires et, de fil en aiguille, il achète 10 chambres de bonne dont les loyers lui rapportent 5.000 euros par mois. « J’étais l’étudiant le plus riche de l’école ! », note-t-il avec le sourire. Qui l’eut cru ?
Apprendre de son entourage

N’ayant pas eu de figure paternelle, Jonathan Anguelov a dû apprendre de son entourage : « Chaque personne que tu fréquentes a quelque chose à apporter. J’ai été inspiré tout au long de mon parcours. En comprenant les histoires des gens, demandez-vous si vous êtes capable de faire ce qu’ils font. Cela m’a donné envie de toujours m’améliorer. »
Suite à une expérience dans le trading à Londres, Jonathan comprend que ce monde n’est pas pour lui. « Mes boss ne m’inspiraient pas plus que cela ». C’est à partir de là qu’il rencontre son futur associé Olivier Pailhes et qu’ils plongent ensemble dans le grand bain de l’entrepreneuriat.
Aircall ou comment révolutionner la téléphonie d’entreprise
Jonathan et Olivier créent Aircall en 2014 avec l’idée de vouloir révolutionner la téléphonie d’entreprise : « Tout le monde s’est moqué de nous, comme d’habitude… On nous a dit que nous allions nous planter mais s’il faut écouter les conseils, il faut aussi s’écouter soi. »
Une fois lancés, les deux co-fondateurs y sont allés à fond, sans retour en arrière. Confrontés au départ à des difficultés pour développer la couche logicielle, leur complémentarité a permis de faire la différence : Olivier gère le produit, la Tech et la stratégie financière quand Jonathan prend en main le commercial, le Go to Market et la vente.
La croissance d’Aircall est d’ailleurs portée par sa force commerciale. Le secret de Jonathan ? Avoir recruté les meilleurs commerciaux… qui n’avaient jamais été commerciaux avant !
Il créé un playbook de vente qui recense toutes les situations, objections et réponses à apporter au client. La magie commerciale d’Aircall ? Questionner le client et lui apporter des solutions en conséquence !
Hypercroissance : licorne, centaure ou chameau ?
L’ambition pour Aircall est grande : « On cherche l’hypercroissance, on impose le produit, notre manière de travailler. Il faut innover et notre seul focus, pendant des années, est de croître. » L’innovation nécessite des fonds : arrive donc une première levée de fonds de 220 millions de dollars. Le résultat ne se fait pas attendre avec 200 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel et une croissance de 30 %.
De licorne, Aircall passe au centaure. Objectif atteint. Mais, contre toute attente, Jonathan Anguelov prend le contre-pied : « A la licorne, je préfère le chameau. La licorne et le centaure sont des animaux imaginaires. Symboliquement, cela ne correspond pas à notre état d’esprit. Je préfère le chameau, animal résistant, résilient et qui parviendra toujours à traverser le désert. »
En bref, un animal qui reflète finalement le parcours de Jonathan qui rappelle sa fierté envers ses équipes : « Le succès d’Aircall, je le dois aux équipes, aux valeurs que chacun apporte, à l’ambiance qui motive toujours plus. Les vendeurs croient au produit, règlent des problèmes. Tout cela fait la différence et c’est le levier le plus précieux. »

Savoir se réinventer
Quand, en 2022, les investisseurs ferment les vannes, l’écosystème Tech est en apnée. Il y a ceux qui ne passent pas le cap. Aircall, elle, choisit de réinventer son modèle. Les dépenses sont réduites, des collaborateurs partent d’eux-mêmes (pas de licenciements). Alors que la société n’était pas rentable au départ, elle gagne 12 millions d’euros en un an.
A ce moment-là, Jonathan se retourne sur les dernières années : « Tu réalises le chemin parcouru, quand tu veux, tu peux. J’ai appris sur le tas, j’ai été porté par le projet et le marché. Mais le succès, c’est surtout grâce à toute l’équipe. Les salariés changent la vie de l’entrepreneur. A force d’erreurs, on apprend et on devient très bon. On a inspiré une génération dans le SAS. »
Un nouveau départ
Après 10 ans à la tête d’Aircall, Jonathan décide de partir vers de nouveaux horizons, non sans émotions. En décembre 2023, c’est le grand départ : il fonde la foncière Aguesseau Capital avec Gaétan Chebrou. « Je me suis retrouvé comme en 2014, dans un bureau de 30 m². Mais avec l’envie forte de repartir sur un nouveau cycle, créer quelque chose de différent. »
Aujourd’hui, Aguesseau Capital, c’est plus de 200 millions d’acquisitions immobilières, notamment en investissant dans les hôtels. Jonathan a annoncé un événement stratégique pour Aguesseau Capital d’ici quelques mois… Restons connectés pour poursuivre l’évolution de son parcours hors du commun !

